« Dating Fatigue, amours et solitudes dans les années (20)20 », Judith Duportail, éditions de l’Observatoire, mai 2021, lu entre septembre 2022 et mars 2023

Une vraie claque, le dernier chapitre et la postface résonnent encore en moi après avoir refermé le livre. C’est un texte tellement juste, courageux, à travers ce dévoilement de soi au service d’une quête et d’un questionnement universels. Je me suis reconnue très souvent, dans ses démarches et doutes, j’ai ri, j’ai eu le cœur serré, j’ai appris beaucoup de choses aussi et j’ai suivi avec un intérêt non démenti les aventures sentimentales et existentielles de la journaliste.20230315_091827

Pour vous donner une idée du contenu sans trop en dévoiler, voici la quatrième de couverture :

Un an après « L’Amour sous algorithme », qui lui a valu le titre de « la Française qui a défié Tinder », Judith Duportail se sent trahie par sa propre science. Ses analyses et conclusions ne l’empêchent pas, elle aussi, de souffrir des « incivilités affectives » de notre époque (du ghosting, à l’orbiting, et autres cruautés désinvoltes 2.0), et de traverser un burn-out émotionnel à force de luttes et d’errance dans le monde post-Tinder.

Elle s’impose alors une « pause » affective pour reprendre son observation des relations amoureuses contemporaines et nous entraîne dans une (en)quête des liens et relations humaines à l’heure de la fin programmée de l’amour. Au-delà même de la problématique des applications de rencontre ou des réseaux sociaux, comment concevoir aujourd’hui le couple quand on appelle à le déconstruire ? Comment, concrètement, faire respecter ou tout simplement penser son consentement ? Ou même construire des relations égalitaires dans l’intimité quand notre société ne l’est pas encore ?

Dans un récit intime où le particulier touche à l’universel, Judith Duportail se met à nu et s’observe avec franchise, exigence et émotions. Croisant analyses sociologiques, anecdotes et confidences, elle s’empare d’un phénomène affectif contemporain encore trop peu exploré et pose des mots sur les maux amoureux de toute une génération.

« Ecoute la pluie tomber », Olivia Ruiz, JC Lattès, 2022

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Voici pour commencer la quatrième de couverture :

Marseillette, 1977. Dans le café qui l’a accueillie, étouffée, puis révélée, Carmen pleure sa nièce chérie. À plus de quarante ans, elle se rappelle les personnages qui ont changé sa vie.

Ceux qui l’ont fait plonger, l’ont remise dans le droit chemin. Ceux qui ont su percer ses failles et écouter ses désirs. Sans oublier ses sœurs, dont elle partage les stigmates de l’exil mais refuse de suivre la route.

Parce qu’après tant d’épreuves, Carmen aussi veut s’inventer un destin…

D’une hacienda près de Tolède à la prison madrilène de Ventas où le franquisme fait rage, en passant par un paquebot transatlantique, Olivia Ruiz nous embarque dans les tourments d’une histoire qui s’entremêle à la grande, où l’amour triomphe de la violence. Un nouveau roman chavirant.

J’avais adoré le premier roman d’Olivia Ruiz, « La Commode aux tiroirs de couleurs », sorti en 2020, comme je l’ai exprimé dans une chronique, au point d’y consacrer un épisode d’une émission de radio sur Vivre FM, « Marque Page ».

J’ai été tellement happée par ce deuxième roman que je l’ai lu d’une traite sur la plage en une matinée cet été. On y retrouve Carmen et ses sœurs, et tous les occupants du café de Marseillette, une bande haute en couleurs. On suit la trajectoire complexe de la narratrice, ses envies de liberté, ses échecs et désillusions mais aussi ses joies et ses amours.

Un nouveau roman très réussi qui convoque l’exil, la famille, le voyage, l’appartenance.

Je vous recommande ce nouvel opus de la chanteuse aux mille talents !

« S’adapter », Clara Dupont-Monod, Stock, 2021

Voici pour commencer la quatrième de couverture :

« C’est l’histoire d’un enfant différent, toujours allongé, aux yeux noirs qui flottent, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné, qui, dans sa relation fusionnelle avec l’enfant, s’abandonne et se perd. Celle de la cadette, dans la colère et le dégoût de celui qui a détruit l’équilibre. Celle du petit dernier qui a la charge de réparer, tout en vivant escorté d’un frère fantôme.

Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’aîné qui aime follement, de la cadette révoltée. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.

La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie. Magnifique et lumineux. »

Un enfant lourdement handicapé naît dans une famille qui vit dans la montagne. Aveugle, il ne peut ni parler ni marcher et ne vivra que quelques années. Le frère aîné se dévoue et s’occupe avec passion de son petit frère alors que la cadette se révolte face au manque d’attention du reste de la famille. Vient ensuite un dernier fils qui grandit dans l’ombre de ce frère disparu.

Un roman dur mais très fort, poétique, émouvant, qui m’a beaucoup touchée, presque aux larmes. L’auteur parvient à retranscrire la vie de famille bouleversée et les sentiments de chaque enfant avec sensibilité et délicatesse. Je vous recommande chaudement ce roman malgré sa dureté. Merci à un très cher ami pour ce cadeau qui m’a tant émue. L’ouvrage a reçu le prix Landerneau des lecteurs, le Femina et le Goncourt des lycéens. Il existe en livre audio.

« Les Sept Sœurs », saga de Lucinda Riley, traduit de l’anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld, Charleston, Le Livre de Poche

A la mort de leur père, milliardaire excentrique et mystérieux, six jeunes sœurs adoptives découvrent qu’il leur a laissé des indices pour retrouver leurs origines. Chaque tome suit les aventures d’une sœur, sur la route de son passé. On voyage ainsi dans l’espace et dans le temps, au Brésil, en Norvège, au Royaume-Uni ou en Australie notamment. L’auteur nous mène brillamment le long de plusieurs destins avec un récit enchâssé à chaque tome, qui nous dévoile progressivement le passé et les origines de l’héroïne.

J’en suis au tome 4, « La Sœur à la perle » et j’ai dévoré les 3 premiers, c’est très bien fait, on s’attache aux personnages, on a l’impression de faire partie de cette famille atypique et l’auteur nous partage les émotions de chaque jeune femme avec brio. C’est un peu mélo mais j’adore, c’est aussi une célébration des femmes à travers les siècles. Cela ferait une bonne série télévisée ! C’est d’ailleurs en voie d’adaptation, ce qui ne m’étonne pas. Chaque tome de la saga a été numéro un des ventes pour atteindre plus de 30 millions d’exemplaires vendus dans le monde. Ne passez pas à côté de ce phénomène !

« Toutes les histoires d’amour du monde », Baptiste Beaulieu, Mazarine, 2018

Il y a cinq ans, presque dix ans après la mort de son grand-père, Baptiste Beaulieu découvrait des carnets adressés à une inconnue : Anne-Lise Schmidt. Minutieusement couchée sur le papier se trouvait une vie entière de souvenirs, de drames et de secrets. Aujourd’hui, comme on lancerait une bouteille à la mer, il livre le récit d’un amour absolu dans l’espoir de retrouver cette femme.

« Une humanité qui se retrouve dans ses romans, bouleversants de justesse et de poésie. » Le Monde

« Parce que ce jeune médecin qui mène une guerre toujours recommencée contre la mort de ses semblables sait la raconter comme personne et qu’il a gagné dans ce face-à-face une forme d’humour, d’empathie et de naïveté qui rend tout supportable. » Le Point

« Rien n’échappe au tamis de la poésie crue de Baptiste Beaulieu, qui arrive à faire rire du pire et à émouvoir le lecteur d’un rien. » L’Humanité

« Baptiste Beaulieu sait raconter des histoires, faire rire et pleurer, conjuguant la trivialité et le merveilleux, la farce et le lyrisme. » Le Figaro littéraire

Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.

Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.

Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse ? Comment quelqu’un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?

Naviguant entre les grands drames du XXe siècle et des histoires d’amour d’aujourd’hui glanées dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Jean devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille…

Romancier et médecin, Baptiste Beaulieu est l’auteur de plusieurs best-sellers, Alors voilà : les 1001 vies des Urgences (prix France Culture « Lire dans le noir »), Alors vous ne serez plus jamais triste (prix Méditerranée des lycéens 2016), La Ballade de l’enfant gris (Grand Prix de l’Académie française de pharmacie). Son blog « Alors voilà » compte plus de 8 millions de visiteurs. Il est également chroniqueur sur France Inter dans « Grand bien vous en fasse ! ».

p. 130 « Tous les jours, toute la beauté du monde vient nous visiter, l’ignorez-vous ? Elle éclate là, sous nos yeux. Elle est dans un baiser furtivement donné. Dans ces mains réunies, puis réunies plus fort. Dans le rire innocent et sans objet de nos enfants. Dans ce premier élan du cœur qui jaillit lorsque, de passage dans la rue, vous reconnaissez un vieil ami et que ce vieil ami vous reconnaît.

Elle change d’habits tous les jours, toute la beauté du monde ! Et ce n’est jamais chose aisée que de la reconnaître. Nous devrions passer les 24 heures de nos jours, 365 jours par an, toutes les années de nos vies ici-bas, à reconnaître ses masques. »

Emouvant, prenant, on se laisse embarquer dans ces histoires d’amour et de famille au gré des confessions de Moïse et de celles de Jean le narrateur.

C’est le deuxième roman de Baptiste Beaulieu que je lis, j’ai commencé par son dernier « Celle qu’il attendait » qui m’a vraiment touchée. Et je sais que je vais aller lire les autres, tant sa poésie et son talent de conteur me bouleversent. Il sait montrer l’humanité, la fragilité mais aussi la force des liens entre les hommes. Je ressors de cette lecture pensive, émue et certainement grandie.

[spoiler alerte]

Et quand à la fin on comprend qu’il s’agit d’une histoire vraie, tout prend une autre envergure.

« Celle qu’il attendait », Baptiste Beaulieu, Fayard, mai 2021

Pour commencer voici la traditionnelle quatrième de couverture :

Dans son nouveau roman, Baptiste Beaulieu, éternel conteur d’humanité, nous offre une merveilleuse histoire d’une grande originalité, celle de la bouleversante et poétique rencontre entre Eugénie et Joséphin.

Eugénie D déborde d’imagination et  de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes.

Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini.

Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare.

Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.

Avec beaucoup de poésie et d’originalité, Baptiste Beaulieu tisse le destin fantastique de ces deux êtres dont les fêlures se répondent comme par magie.

Un style complètement inattendu, des personnages avec des failles énormes, qui sonnent juste, une intrigue composite, une histoire d’amour comme on en lit peu, pleine de poésie et de tendresse.

C’est le premier roman de Baptiste Beaulieu que je lis, j’étais curieuse de découvrir cet auteur depuis longtemps, pour le suivre sur Instagram, et j’ai enfin osé. Très bon signe pendant la lecture : j’avais envie de le lire tout le temps et à la fois je le savourais pour ne pas le finir.

Ce livre fait réfléchir, rêver, serre le cœur mais fait aussi sourire. Un large éventail d’émotions pour un roman riche, original, porteur d’une voix singulière, je n’en sors pas indemne.

« Aussi riche que le roi », Abigail Assor, Gallimard, 2021

couv AssorVoici pour commencer la quatrième de couverture :

« Il y avait l’odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t’es belle petite, le bruit sur le terrain d’en face avec les chants du Raja, l’équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s’entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté. Elle le voyait, géant sur ses jambes courtes, une main tranquille sur l’épaule du flic, et l’autre fouillant sa poche pour lui glisser un petit billet de cent, sa bouche lançant quelques blagues entendues, un clin d’œil de temps en temps ; et le flic en face souriait, attrapait le billet, donnait à Driss une tape dans le dos, allez, prends une merguez, Sidi, ça me fait plaisir. Driss, le géant au milieu des pauvres, Driss le géant qu’elle venait d’embrasser, pensait Sarah ; avec son fric, il n’y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois — ce serait eux deux, la loi. »

Années 1990, Casablanca. Sarah n’a rien et à la sortie du lycée, elle rencontre Driss, qui a tout ; elle décide de le séduire, elle veut l’épouser. Sa course vers lui, c’est un chemin à travers Casa et ses tensions : les riches qui prennent toute la place, les joints fumés au bord de leurs piscines, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, et l’envie d’aller ailleurs. Mais ailleurs, c’est loin.

J’avais lu de bonnes critiques de ce premier roman et je n’ai pas été déçue. Le récit est bien mené, Sarah, l’héroïne, très habilement construite, et le ton très prenant. On suit Sarah sur quelques semaines dans son quotidien entre le lycée, sa famille, son quartier pauvre et ses fréquentations, plus ou moins recommandables. Cette histoire d’amour avec un jeune homme riche est racontée avec sensibilité et une certaine forme de cynisme, à travers le regard de Sarah et sa détermination à tout faire pour sortir de son rang. J’ai très vite été embarquée pour le Casablanca dans les années 1990, cette atmosphère étouffante et ce fossé béant entre les classes sociales. La romancière possède une vision et un style déjà bien affirmés pour un premier ouvrage. Nul doute que je serai curieuse de découvrir son deuxième livre. En attendant je vous recommande celui-ci, même s’il n’est pas très gai, il a le mérite de nous dévoiler une réalité peu reluisante, dans un texte puissant et marquant.

« Les Vertus de l’échec », Charles Pépin, Allary Editions, 2016

 

Couv échecVoici pour commencer la quatrième de couverture :

« Et si nous changions de regard sur l’échec ?

En France, échouer est mal perçu. Nous y voyons une faiblesse, une faute, et non un gage d’audace et d’expérience.

Pourtant, les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs, Thomas Edison, J. K. Rowling ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s’accomplir.

Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc Aurèle, Saint Paul, Nietzsche, Freud, Bachelard ou Sartre, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu’elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant.

Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d’une authentique réussite. »

 

Après avoir adoré « La Rencontre », paru en début d’année, je me suis penchée sur un essai plus ancien du philosophe Charles Pépin et je n’ai pas été déçue. J’y ai retrouvé la simplicité et la clarté du propos, ainsi que l’optimisme et l’humanisme qui caractérisent la pensée de l’auteur. A travers des exemples de parcours parsemés d’obstacles et à la lumière de réflexions d’intellectuels, philosophes et penseurs de tous temps, cet essai nous démontre les bienfaits de l’échec, qui nous permet d’affronter le réel, de mesurer où est notre désir et de mieux préparer les réussites. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains.

Voici quelques citations très inspirantes mises en exergue :

« Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas fonctionné. » Thomas Edison

« Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Winston Churchill

« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaye encore. Echoue encore. Echoue mieux. » Samuel Beckett

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. » René Char

« Dans le péril, croît aussi ce qui sauve. » Friedrich Höderlin

« There is a crack in everything, that’s how the light gets in. » Leonard Cohen

« Ce qui dépend de toi, c’est d’accepter ou non ce qui ne dépend pas de toi. » Epictète

« Un voyage de mille lieux commence par un pas. » Lao-Tseu

 

 

« D’après mon adolescence, Journal intime », Caroline Solé, Albin Michel, 2021

couv Sole

Voici pour commencer la quatrième de couverture :

« Ne t’inquiète pas, je suis là. Et si je suis là, c’est que tu as survécu à ton adolescence. »

Caroline rêve d’une vie trépidante, loin des sentiers battus. A l’étroit au lycée comme à la maison, elle écrit un journal pour s’évader et projeter ses fantasmes. Son désir d’en apprendre plus sur le sexe devient brûlant.

Désormais romancière, Caroline Solé explore ses journaux intimes et tente d’apporter des réponses à l’adolescente tourmentée qu’elle a été. Et alors que le dialogue commence, c’est un autre récit qui s’écrit, celui d’une émancipation.

Caroline Solé est l’une des voix les plus bouleversantes de la littérature adolescente. Elle met en scène des personnages décalés, écorchés par la vie et animés d’un puissant désir de liberté. Ses romans ont fait l’objet de nombreuses sélections littéraires, et, en 2017, « La petite romancière, la star et l’assassin » a figuré dans la liste des dix meilleurs romans ados de l’année selon « Le Monde des ados ».

Repéré sur Instagram, ce livre a aussitôt éveillé ma curiosité. Quel projet passionnant que de dialoguer avec une version de soi adolescente en se replongeant dans ses journaux intimes ! Je n’ai pas été déçue, le rendu est à la hauteur du projet. Caroline Solé nous offre un ouvrage court mais percutant. Je me suis laissé embarquer dès les premières pages, tant dans le récit des souvenirs que dans le dialogue qui naît entre l’auteure et son double adolescent. Il y est aussi question de l’écriture et de son pouvoir cathartique. Le livre, publié par Albin Michel jeunesse, est destiné aux adolescents, mais pour moi il peut s’adresser à tout âge, tant il est riche et marquant. Seul reproche : c’est trop court ! C’est une découverte de la romancière pour moi mais nul doute que je vais m’intéresser à ses autres publications.

« Et je danse, aussi », Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat, Fleuve éditions, 2015

Couv Et je danse

Pour commencer, voici la quatrième de couverture :

Un mail comme une bouteille à la mer. D’ordinaire, l’écrivain Pierre-Marie Sotto ne répond jamais aux courriers d’admirateurs. Mais cette Adeline Parmelan n’est pas une « lectrice comme les autres ». Quelque chose dans ses phrases, peut-être, et puis il y a cette épaisse et mystérieuse enveloppe qu’elle lui a fait parvenir – et qu’il n’ose pas ouvrir. Entre le prix Goncourt et la jeune inconnue, une correspondance s’établit qui en dévoile autant qu’elle maquille, de leurs deux solitudes, de leur secret commun…

Voici ensuite deux critiques qui figurent aussi en quatrième de couverture, et vous donnent une idée des nombreuses qualités de ce roman écrit à quatre mains :

« Ce roman est un joli mélange entre rire et émotion qui propose au lecteur un moment intense, réjouissant et surtout très original. » Metronews

« Une joute littéraire doublée d’une prenante relation épistolaire qui se dévore en quelques heures, mais aussi une jolie réflexion sur l’écriture. » Femmes d’aujourd’hui

Comment s’y sont pris les deux auteurs pour composer ce roman captivant ? Ont-ils écrit chacun les messages d’un personnage ? Je me demande bien comment ils ont créé ce texte aussi prenant qu’émouvant, qui distille par petites touches l’intrigue principale*. Deux voix, deux êtres, deux histoires qui se rejoignent avec brio. J’ai dévoré ce texte, complètement happée par ces échanges de plus en plus personnels, émue par les confessions, touchée par les doutes et les peines. Je me suis trouvée bien démunie une fois lus les derniers mots, et je ne vous dévoilerai rien sur la fin. Les deux personnages continuent à discuter dans ma tête, dur de les quitter après ces heures passées en leur charmante compagnie. Je ne connaissais pas ces auteurs et je vous conseille très vivement de vous lancer dans cette aventure épistolaire, vous passerez un très bon moment je n’en doute pas. Pour ma part je vais vite me plonger dans le tome 2 !

* Après vérification, ils ont bien commencé par correspondre et ont eu ensuite l’idée d’en faire un roman.